L’un des créateurs d’internet est mort, Paul Baran avait 84 ans

Un des homme qui auront révolutionné la face du monde et rendues possibles tant de choses, des LOLcats à la révolution du jasmin et wikileaks en passant par votre nouvelle vie sur Facebook et Twitter, s’est éteint aujourd’hui à 84 ans des suites d’un cancer du poumon d’après The New York Times. Retour sur les contributions de Paul Baran à ce réseau presque magique qu’est internet.



Un réseau répartit

La création de l’Internet est généralement attribuée au développement d’un réseau de l’armée américaine appelé ARPANET qui fût le premier réseau à transfert de paquets développé aux États-Unis par la DARPA. Le but de ce réseau était d’avoir une architecture extrêmement délocalisée, qui soit capable d’acheminer des « messages » de manière extrêmement robuste même si une partie du réseau était (en cas de guerre par exemple) physiquement détruit.

Les réseaux peuvent être vus comme des nœuds entre des branches de communication (imaginez des autoroutes entre des villes). Les réseaux les plus simples en terme d’organisation sont les réseaux centralisés où toutes les informations transitent par un nœud central, dans cette configuration le chemin à parcourir d’un point A à un point B est très simple à calculer mais si le nœud central tombe en panne, le réseau entier tombe en panne. (voir infographie en dessous)

Avant Baran, d’autres alternatives plus compliquées et plus robustes existaient avec les réseaux décentralisés qui correspondent à plusieurs réseaux centralisés mis en réseau ! De cette manière même si un nœud central tombe en panne les autres partie du réseau ne seront pas nécessairement affectés par la panne et l’information pourra continuer à transiter au moins partiellement.
Réseaux centralisés et décentralisés (image ibiblio.org)

L’idée de Baran est de pousser cette décentralisation à l’extrême maximum en faisant que chaque nœud du réseau soit un nœud partiellement central, c’est à dire connecté avec plusieurs autres de ses voisins. De cette manière la probabilité qu’une partie du réseau soit inaccessible est fortement diminuée car l’information a beaucoup plus de chemins possibles d’un point A à un point B et la destruction de certains points du réseaux n’affecte donc pas la capacité du réseaux à faire circuler l’information, ce qui en temps de guerre (ou de buzz de nos jours) est essentiel… Cette idée très importante de répartition, ARPANET et donc Internet la doit à Paul Baran.

Réseaux distribués (image ibiblio.org)

Le « packet switching »

Dans les années 60, Baran, alors qu’il travaille pour l’entreprise RAND sur l’architecture des réseaux va avoir la deuxième idée qui sera la base fondamentale de tout ce que nous faisons tous encore aujourd’hui sur Internet. Pour comprendre l’idée de Baran il faut bien comprendre que quand une information circule sur un réseau, plus l’information est longue (imaginez un fichier mp3 par exemple) plus vous avez de chances d’avoir une erreur quelque part dans la transmission qui remettra en cause la validité du fichier entier ! Or sur des réseaux grande distance (imaginez que je télécharge ce mp3 depuis un serveur aux États-Unis) la chance d’erreur est grande. S’il fallait recommencer depuis le début à chaque fois qu’une erreur se produit le système serait inutile.
L’idée de Baran est la suivante: la « transmission de paquets » ou « packet switching » qui consiste avant d’envoyer le message entier (tout le fichier mp3) depuis l’ordinateur source, à le découper en petites sous-unités qu’il appelle « blocks » mais qui seront rebaptisé « packets » par la suite. Les paquets une fois créé sont numérotés dans l’ordre du fichier, envoyés les uns à la suite des autres puis ré-assemblés sur l’ordinateur destinataire. De cette manière si certains des paquets se « perdent » ou se « dégradent » en chemin l’ordinateur destinataire n’a qu’à redemander à l’ordinateur source les paquets manquants et pas l’intégralité du message… c’est beau non ?

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